En poursuivant la navigation sur le site, vous acceptez l'utilisation de cookies

Turquie : récit de voyage - 2007 - Partie 2

Nous retrouvons avec plaisir l’autoroute après 400 kilomètres de virages et nous roulons bon train jusqu’à la bifurcation pour la Syrie où nous rejoignons le bord de mer ; nous trouvons un restaurant à Botas tesisieri qui nous invite à passer la nuit sur son terrain ; nous dînerons chez lui d’excellentes daurades pour une somme modique.


Bivouac au restaurant

Jour 12

La nuit a été chaude et humide, la faute au « marin », et nous prenons la direction de l’est en longeant la frontière Syrienne.


Les autoroutes de l’est

Nous faisons une pause « çay » sur l’autoroute et en profitons pour faire laver le camping-car, le père et ses 2 fils nous font ça très bien pour moins de 10 €, puis nous continuons par une autoroute toute neuve jusqu’à Urfa où nous prenons la direction du barrage Atatürk sur l’Euphrate.


Les lacs du barrage Atatürk

Nous faisons le plein de gas-oil et le patron nous invite à prendre le thé dans son bureau, l’accueil des Turcs est toujours aussi surprenant ! et ce n’est pas que commercial !

Après la traversée de l’Euphrate et des lacs de barrage direction le Nemrut dagi que nous espérons atteindre pour le coucher du soleil
Après Katha nous quittons la grand route, un panneau nous annonce le sommet à 15 kms .


La montée et le sommet au loin

Oui, mais15 kms d’une route très difficile, pente entre 12% au début et finissant à près de 20%,des virages en épingle à cheveux, des précipices impressionnants, tout ça sans murets ni glissières, le camping-car monte en 2ème, quelque fois en 1ère !


Ici c’est encore du 12%

Après 3/4 d’heure de cette route pavée nous arrivons au terminus, le point de départ du sentier qui termine l’ascension jusqu’au tumulus.
Le marchand de souvenirs nous invite à passer la nuit sur la petite plate-forme du poste de gendarmerie, nous acceptons très volontiers !


Départ du sentier pour le sommet

Nous en profitons pour acheter quelques souvenirs et prendre le thé, nous discutons un moment avec des touristes Belges qui nous disent que nous sommes les premiers Français qu’ils rencontrent depuis 3 semaines.

Ils sont aussi très étonnés qu’un véhicule comme le notre puisse faire la montée par cette route, et quand nous leur disons que nous allons coucher au sommet ils nous prennent carrément pour des fous !

Départ pour l’ascension du Nemrut par un sentier en grosses pierres, l’altitude se fait sentir (2150 m) mais une fois au sommet un spectacle extraordinaire : un tumulus de 75 mètres de haut, fait de pierres empilées , grosses comme le poing, qui renferme le tombeaux du roi Antiochos 1er, à l’image des pyramides Egyptiennes ; à l’Est une terrasse avec les restes d’un temple et les statues du roi entouré des dieux de l’époque, mais leurs têtes sont tombées au sol suite aux tremblements de terre, et ont été replacées aux pied des stèles.

De cette esplanade le regard embrasse toute la plaine de l’Euphrate et du Tigre, un panorama incroyable en direction de l’Iraq, pas si loin à vol d’oiseau, de la Syrie et plus proche , des grands lacs artificiels dus au barrage de l’Euphrate.


Le temple Est, les statues avec les têtes à leur pieds


La plaine avec les lacs et au loin l’Iraq et la Syrie

Le sentier contourne le tumulus par le nord et donne accès à la terrasse Ouest ; là les tête sont aussi tombées , mais elles sont dans un meilleur état que celles de l’Est .


Tête de la statue d’Héraclès, terrasse Ouest

Le spectacle est grandiose, 5000 kms depuis la France, mais nous ne le regrettons pas !


Héraclès, Apollon, tête d’aigle et Zeus


Vue d’ensemble de la terrasse Ouest

Comment à cette époque ont-ils pu ériger à cette altitude un pareil monument ? mystère, comme pour les pyramides d’Egypte, de quels moyens disposaient t’ils ?
Peut-être un jour les études faites sur le sites apporteront un début de réponse !
Vous comprendrez que nous avons été subjugués par ce site, certainement un moment unique dans une vie !
Nous redescendons au camping-car pour dîner et passer la nuit, seuls, sur ce site mythique.


Le seul emplacement à peu près plat pour la nuit



Jour 13


Le soleil se lève, à nos pieds la plaine de Mésopotamie, une famille Turque se prépare à monter au sommet et nous souhaite le bonjour, entame la conversation en Anglais et c’est difficilement que nous abrégeons cette rencontre, la discussion pouvant durer des heures !


Adieu le Nemrut !

La descente s’effectue prudemment, presque 10 kms en 1ère, sinon nous n’aurions plus de freins rapidement et les précipices sont profonds ! nous prenons le petit déjeuner au bord du lac et direction la Cappadoce !



Beaucoup de route de montagne, souvent étroite, avec de nombreux cols à près de 2000 mètres ; pause déjeuner dans un resto où la source se déverse directement devant la terrasse, brochettes succulentes et salade turque, abricots de Malatya ( c’est la capitale mondiale de l’abricot sec !) pour moins de 8 € , extra !
La route continue par de hauts plateaux désertiques entrecoupés de vallées verdoyantes.



Passe par de grandes steppes cultivées en céréales dans lesquelles sont tracées de très longues lignes droites à 4 voies.



Lignes droites à perte de vue

Trop droites, trop facile de rouler vite ! et hop ! un radar, 7 km/h de trop, pourtant je roulais à un peu moins de 110, mais pour le gendarme un camping-car est un mini-bus ! donc limité à 80 ! malgré mes protestations le pandore ne veux rien savoir, et j’écope d’un PV de 166 livres (80€) à régler de suite en espèces ; pendant ce temps, tout ce qui passe roule allègrement au dessus de la limite !

Il est tard et temps de trouver un endroit pour la nuit, nous le trouvons après Pinarbassi, au bord d’une rivière.


Un petit coin paisible au bord de l’eau

Jour 14

Levé de bonne heure après une nuit fraîche et très calme, nous reprenons le direction de Kayseri, nous devons trouver un banque pour faire du change (le PV de la veille ayant sérieusement entamé nos dernières livres !) nous voulons aussi visiter le Bazar.

A peine avons nous trouvé une place de parking, nous sommes acostés par un « gentil monsieur » qui nous propose de nous conduire à une banque pour faire du change ; mais les banques ne faisant pas le change ,il nous guide vers le bazar où se trouvent les bureaux de change.
Le taux est bon et sans commission, notre nouvel ami nous propose de nous guider dans l’ancien bazar en nous expliquant l’histoire et la préparation de la laine, Kayseri étant la capitale du tapis.
Tapis, tapis, vous avez dit tapis ?comme par hasard nous nous retrouvons devant la boutique de son frère, et que croyez vous qu’il vende ?………………..hé oui, des tapis !!!!
Nous sommes invités à prendre le thé, nous admirons de magnifiques kilims, mais au grand dam de notre vendeur nous n’achèterons rien.
Il faut préciser que tout c’est dit en Anglais, dur, dur !!
Nous faisons un tour dans le bazar moderne et déjeunons sur place d’un kébab.
Nous quittons la vile pour la Cappadoce et par erreur sur la route à prendre, nous découvrons un magnifique caravansérail à Incesu.


La cour intérieure en réfection

Nous faisons le tour du lieu et nous sommes invités par le gardien à entrer et faire des photos, puis il nous offre le thé dans sa maison, qui est une pièce du caravansérail.


La mosquée


Notre hôte dans son « chez lui »


Vue extérieure, place imprenable !

Nous repartons pour Zelve et son musée troglodyte à ciel ouvert.


Les cheminés des fées


Maisons troglodytes

Quelques kilomètres après, nous visitons un autre site où nous nous promenons au milieu de ce magnifique décor minéral au cœur duquel les hommes ont creusés de véritables villes, avec leurs maisons dans les cheminées et aussi de petites chapelles décorées à l’origine de fresques, mais malheureusement vandalisées par les hordes de touristes débarquant par bus entier !


Intérieur avec l’entrée fermé par la roue en pierre


Des morilles géantes ! ! !

Nous nous arrêtons à Gôreme mais nous ne visiterons pas la ville, le tourisme de masse ayant la aussi fait des ravages, nous reprenons pour Uchizar ville entièrement troglodyte et mieux préservée que sa voisine.


Bel équilibre !


Fresque, du moins ce qu’il en reste !


Uchizar, ville troglodyte encore habitée

Nous reprenons notre route en direction du grand lac salé et nous installons notre bivouac en plein désert salé.


Seuls au monde !


Jour 15

Après une bonne nuit très calme nous prenons la direction d’Ankara en suivant les rives du lac salé ; une petite route sur notre carte semblant couper par les bords du lac, nous décidons de la suivre.
Mais après une trentaine de kilomètres nous sommes bloqués par une barrière à l’entrée du l’usine d’extraction de sel.
Le gardien viens à notre rencontre et nous explique quelque chose en Turc mais nous ne comprenons pas !
Il nous fait signe d’attendre, et après un coup de fil , nous invite à entrer dans l’usine.
Surpris , nous pensons que nous sommes encore invités à prendre le thé !
Effectivement, nous prendrons le thé dans le bureau du directeur, mais nous sommes invités à aller sur le site d’extraction pour visiter et rouler sur le lac !
C’est pas tout les jours que des français en camping-car se présentent à l’entrée !

Encore un exemple de l’accueil de ce pays.


L’extraction du sel, comme on gratte le bitume chez nous !



Non, ce n’est pas de la neige ! nous roulons sur du sel !
Après ce petit tour en camping-car sur le lac salé (non, pas de record de vitesse !) nous repartons sur Ankara, capitale du pays.
Nous ne nous arrêterons pas dans cette ville énorme et tentaculaire, en camping-car ce ne serait pas très aisé de circuler et de stationner.



Nous préférons rejoindre la côte de la Mer Noire au nord et pensons faire étape vers Safranbolu, ville Ottomane la mieux conservée de Turquie.
Nous arrivons vers 18 heures à Safranbolu, le nord est sans conteste plus vert et plus doux ( 30°)



Maison typique du style ottoman

Après une longue recherche par les petits chemins, nous trouvons un emplacement pour la nuit, au pied d’un pont romain parfaitement restauré ; il fait plus frais ! tant mieux !


Pont romain en pleine campagne


Bivouac tranquille

Jour 16

Réveil sous un soleil déjà très présent mais supportable, nous sommes au nord et la température a perdue 10°. Départ du pont romain pour atteindre Safranbolu par les petites routes.


Safranbolu, maisons typiques

La visite de la vieille ville est vraiment à faire, de magnifiques maisons de style Ottoman, des ruelles pavées menant à la mosquée et au bazar, où nous faisons quelques achats de « bouche », ( pain au mais, loukoums au safran, gâteaux ….) et quelques cadeaux et souvenirs, les prix sont ici très doux et pas de rabatteurs pour nous embêter.



La mosquée


Le bazar, sous les ombrages de la vigne


Les ruelles du marché


Les petites maison en lampe de chevet


Maison en bois

Après la visite de cette magnifique ville, nous filons vers la côte de la Mer noire à 120kms de là.



La route est quasiment toute en travaux et défoncée, la moyenne est très basse et nous atteignons le port de Zonguldak après le repas.

Ambiance minière, portuaire et industrielle, nous sommes Dimanche et tous les commerces sont ouverts, il règne une effervescence incroyable, et comme nous sommes proche des élections, tous les partis mènent campagne à grand renfort de haut-parleurs et de drapeaux. Ici plus que dans le reste du pays !

Il faut dire qu’en Turquie, chacun affiche et clame haut et fort sa couleur politique, aussi bien sur sa maison que sur sa voiture ; c’est une vrai frénésie, inconcevable en France, chez eux c’est la fête !


Les grandes plantations de noisetiers sur la côte nord

Nous longeons maintenant la Mer Noire par une côte très découpée, où la moindre plage est prise d’assaut par des familles qui viennent là se baigner et passer le Dimanche en faisant le barbecue.
Nous abandonnons l’idée de passer la nuit sur la plage, elles sont toutes remplies de détritus et surtout de verre brisé.
Nous trouvons un petit coin au bord d’une rivière, où les bateaux de pêche viennent s’amarrer à l’abris.

A côté de nous une famille pêche et viens gentiment nous offrir des noisettes fraîches, les noisetiers couvrant toute cette partie de la côte, et au moment de leur départ nous apportent tous les poissons qu’ils viennent de pêcher ! Nous refusons leur offre, en prétextant que nous n’avons pas de quoi les faire cuire, mais en remerciement leur offrons du coca et des bonbons pour les enfants. Décidément, la gentillesse de ces gens n’a pas d’égal !


Bateaux de pêche


Bivouac du soir au bord de l’eau

Jour 17

Après une nuit paisible et fraîche (sans moustiques !) nous reprenons la route pour Istanbul, que nous éviterons pour les mêmes raisons que les autres grosses métropoles.
En route , arrêt pour acheter des légumes et des fruits un bout du champ, frais et pas chers ; à l’approche de la Mer de Marmara le ciel deviens nuageux, mais il fait toujours aussi chaud !


Le Bosphore vu du pont

Nous traversons Istanbul sans encombres, une photo du pont enjambant le Bosphore, la ville et ses gratte-ciel au loin, un semblant de Manhattan, et nous piquons plein sud pour les rives de la Mer de Marmara et ses stations balnéaires pour les Stanbouliottes.

Nous venons de quitter l’Asie !


Rapido03