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Les Iles Féroé - Récit de voyage en caravane

Jeudi 15/07 :

Jour du grand départ, la maison est mise en ordre, la caravane et la voiture sont chargées.

Dernières vérifications avant le départ : les feux, le gaz à allumer pour le frigo. J’allume le gaz mais le nouveau dispositif de contrôle de niveau fuit. En essayant de le replacer correctement, je me trompe de sens et allume le gaz à fond qui se met à perdre à pleine puissance, tout le monde sort précipitamment de la voiture et s’éloigne par prudence pendant que j’essaye de réparer. Je cours vers la maison, ouvre toutes les portes, prends une pince et finit par refermer et remettre correctement la lyre en place. Le gaz n’a pas finit de nous faire des histoires…

C’est enfin le vrai départ. Nous faisons les pleins (essence et GPL) et c’est parti pour nos 1900km de route jusqu’au Danemark (Hanstholm).

Nous prenons la direction de Paris via Limoges. La pause déjeuner se fait sur une aire d’autoroute.

Béatrice trouve que le frigo n’est pas très frais. Remarque prémonitoire !
Coup de téléphone, notre voisine nous annonce que nous sommes partis dans la précipitation avec la porte d’entrée grande ouverte, la clef sur la porte. Encore un coup du gaz !
Nous passons Paris par le périphérique avec les embouteillages d’usages. Ensuite direction l’Allemagne, via la Belgique. Les villes et les kilomètres s’additionnent.



L’heure tourne et nous voudrions faire la moitié du chemin le premier jour. Nous dînons juste avant la frontière Belge, dans une station Total délabrée et surchargée de camions immatriculés dans toute l’Europe.

Pour une fois, nous avons pris un ordinateur. Grace au convertisseur, les enfants en profitent pour se regarder un film. Une première !

Nous reprenons la route et passons finalement la nuit en Allemagne dans l’aire de CC de Jülich enregistrée dans les aires de l’ACCF. La moitié du parcours est achevée.

 

Vendredi 16/07 :

La nuit a été calme et le réveil ensoleillé. Nous petit déjeunons, jouons à 1, 2, 3 soleil avec les enfants et départ pour la deuxième partie.



Après Düsseldorf, la traversée de la mégapole d’Essen se fait par un méandre d’autoroutes surchargées dont la moitié est en travaux. Même si l’absence de limitation de vitesse sur certaines portions rendent parfois dangereux les dépassements des camions, nous apprécions leur gratuité.

Nous faisons une halte pour déjeuner. La journée ensoleillée est chaude et les 33°C affichés nous surprennent dans cette partie de l’Europe.

La traversée de la frontière danoise se fait rapidement



L’autoroute y est également gratuite et bizarrement comme en Grèce, la bande d’arrêt d’urgence est utilisée par les véhicules lents.



La température baisse rapidement avec le jour et les premières gouttes de pluie apparaissent.

En traversant les villages, les enfants constatent rapidement que la caravane et le mat orné de son drapeau danois sont dans tous les jardins. Les nombreux magasins de caravaning témoignent de cette forte activité.

Nous longeons une jolie baie où nous voyons 2 CC installés. Nous passons la nuit dans un petit coin sauvage, les pieds dans l’eau et à côté de sanitaires.



Leur état est impeccable de même que le système de sauvetage. Vue la température de l’eau, il ne doit pas servir souvent. La tranquillité du coin nous incite à laisser dormir Pierre dans sa tente.

Béatrice fait à nouveau remarquer que le frigo n’est toujours pas très froid. Effectivement, la flamme est faible malgré la bouteille bien pleine. J’essaye avec une paille de souffler sur le brûleur pour nettoyer la poussière. Sans succès, la flamme est toujours petite.

Samedi 17/07 :

Nuit tranquille. Je vérifie le frigo, la flamme est cette fois-ci éteinte. J’essaye en vain de la rallumer. Nous avons devant nous 4h pour essayer de le faire réparer et 70km de route jusqu’au port. Heureusement les magasins de caravaning sont nombreux mais nous sommes samedi et ils nous renvoient de l’un à l’autre sans succès. Le troisième est le bon.



Les techniciens ne travaillent pas le samedi mais un vendeur, ancien technicien, nous propose de s’en occuper cette après midi à 15h ! Trop juste, nous insistons un peu. Finalement, il regarde, met un coup de soufflette sur le brûleur et redémarre le frigo. La flamme est enfin vivace. Il nous assure que c’est réparé. Je reste septique et lui demande combien je lui dois. Ce sera 15€ (100KR) le coup de soufflette. Le commerce est une deuxième nature au Danemark !

A Hanstholm nous faisons le plein de gasoil et allons manger sur un parking près du phare de la ville avec vue sur le port. Le parking est rempli de 4x4 allemands tous équipés pour des rallyes " Paris-Dakar ". Nos 10cm de surélévation sur l’Eriba font petits joueurs parmi ces monstres.


Nous voyons le bateau arriver et le parking d’embarquement se remplir

Nous le rejoignons à notre tour. Trois caravanes sont déjà là.




Un allemand se met dans la file avec une caravane tout terrain suréquipée et prête à rivaliser avec les gros 4x4 ou 6x6 qui forment le gros des CC.


Contrairement aux autres traversées en ferries, je suis seul dans la voiture pour l’embarquement du véhicule. Béatrice et les enfants ont déjà pris l’équipement nécessaires pour nos 30h à bord : couchage et repas, jouets, ordinateur et ont rejoints le bateau par la passerelle. Ils s’installent directement dans les couchettes et vont sur le pont pour me voir embarquer.

Les couchettes sont situées sur le deuxième pont, en fond de cale, juste en dessous de la zone d’embarquement des caravanes ! Nous sommes dans un dortoir de neuf couchettes dont celle supérieure sont très basses de plafond. Louis s’y cognera plusieurs fois la tête.

Nous mangeons sur le pont et nos problèmes de frigo nous font craindre l’état des repas que Béatrice avait préparés pour cette traversée. Juste au moment de croquer un cake aux surimis, Louis me dit " attention Papa, regarde dans la poche ". Ca grouille d’asticots ! Finalement, nous jetterons quelques trucs mais dans l’ensemble cela a tenu.

Dimanche 18/07 :

La nuit a été plutôt agitée. Initialement, nous étions tous les 5 dans la cabine. Finalement, deux passagers nous rejoignent pendant la nuit. Outre les nombreuses portent qui claquent, la lumière forte allumée en permanence, notre 2ème passager très fortement alcoolisé ronfle comme un sonneur. Il part le matin sans un mot et avec toute la rudesse du viking.

Nous nous réveillons à 9h30. La mer est un peu plus agitée. Nous partons petit-déjeuner sur le pont supérieur, mais les fumeurs et la houle nous chassent.

Nous passons l’après midi dans la cafétéria. Les enfants qui ont découverts un vieux bouquin de papa " Donjons et Dragons ", passent une partie de l’après midi à vivre leurs aventures imaginaires.

Avec du sommeil à récupérer, je pars faire un peu de sieste pendant que Béatrice et les enfants testent la piscine qui vient d’ouvrir. Cette piscine située en fond de cale est à vagues naturelles dépendant de la houle. Martin me rejoint après la piscine pendant que les grands regardent tranquillement un film.

Le déjeuner est pris à la cafétéria avec les restes (sandwich, concombre, jambon) dans l’attente du débarquement prévu vers 22h30. Un spectacle de clown magicien écourte un peu notre temps d’attente.

Vers 21h c’est le grand branle bas de combat, tout le monde quitte les cabines et couchettes pour rejoindre le pont. Les bagages s’entassent dans les communs dans l’attente.



Vers 22h30, les portent s’ouvrent et tout le monde rejoint son véhicule, cette fois-ci en famille.

Pour une fois, nous sommes les premiers à débarquer, attelage oblige. Le passage en douane n’est qu’une simple formalité.

Tórshavn nous accueille dans un brouillard épais et du crachin Breton.

Martin dit " Oh, regarde Maman, les maisons ont de l’herbe sur le toit ". Nous cherchons un peu notre route puis finalement prenons la direction de Vestmanna. Fatigués, le brouillard aidant, nous nous posons sur le bord de la route. Béatrice a alors la super idée de nous proposer des pâtes chaudes. Enfin un repas chaud après 3 jours de pique-nique ! Il est minuit et demi…

Lundi 19/07 :

La nuit a été très calme mais dès 6h, la sortie de la capitale reflète le trafic routier avec une voiture toute les 10mn ! Le brouillard s’est levé et la vue est splendide. Nous sommes face à une falaise couverte de cascades et de mousses.

Après le petit déjeuner, nous partons vers Saksun. La route passe par plusieurs fjords spectaculaires puis bifurque dans Streymnes.


La route bosselée et très étroite sinueuse dans le fond d’une large vallée glacière.



L’arrivée se fait par un petit lac de retenue. Nous posons l’attelage et partons à pied visiter le village.

Le village est constitué de quelques maisons

d’une jolie église couverte de gazons

et offre une vue splendide sur une baie fermée de sables noirs



Nous descendons et traversons à pied nu la rivière

qui partage le village en deux et permet de rejoindre l’embouchure de la baie

En traversant, nos pas fond d’étranges traces vertes dans le sable mouillé



Au moins, nous pourrons dire que nous nous sommes baignés aux Iles Féroé !

Nous en profitons pour immortaliser la venue de caravane-infos dans ce lieu du bout du monde, véritable carte postale.

Après le repas, nous partons visiter Tjornuvik.


Situé au bout du détroit séparant Streymoy, d’Eysturoy



La route d’accès est à flan de falaise



et offre une superbe vue sur les rochers du géant et de la sorcière





Le village est blotti au fond d’une large baie calme



Nous y découvrons deux caravanes de Féroïens en vacances garées sur le parking local

 



Nous demandons aux féroïens si nous pouvons y passer la nuit. Equipé de toilettes et d’un point d’eau, nous pouvons même demander l’électricité pour 30KR.

Tout les habitants du village (70 !) ou presque sont occupés à faire les foins

 



Le tout est fait à la main et mis à sécher quelques jours sur des palissades de fil de fer



Un drôle de téléphérique permet même de descendre des paquets de foins des champs situés en hauteur sur des pentes escarpées

 

La seule boutique du village tenue par une charmante petite mamie



Elle offre quelques lainages tricotés par les habitants. J’y trouve enfin un bonnet qui semble plaire à tout le monde. Elle accepte même nos euros, et nous explique qu’ils viennent de tuer 252 globicéphales sur l’ile de Klaksvik. Malheureusement, il est trop tard pour aller voir.

Nous flânons à travers les ruelles calmes du village.

 





Nous finissons la soirée tranquille. Nous sommes même gratifiés d’un beau rayon de soleil.

Les enfants trouvent un nouveau copain qui adore jouer au ballon et au lancé de bâton, le chien de berger (un border collie). Finalement nous sommes rejoints par un CC hollandais pas très aimable et par un CC français (60) qui l’est encore moins. Un jeune couple d’Allemand nous demande s’il peut camper avec leur break équipé pour dormir et un autre couple installe sa tente dans le pré fraichement coupé et donnent la main aux habitants pour étendre le foin (sympa !).

Les voisins (Les Féroïens) font du kayak de mer avec un équipement étanche jusque tard le soir

Ils seront même rejoints par des jeunes filles du coin qui se baigneront toutes habillées. Le repas est lyophilisé (soupe, purée, carrés de chocolat en dessert) et la nuit calme.

Mardi 20/07

Après un réveil en fanfare par le camion poubelle local, nous voyons débarquer une véritable armée allemande. Les 10 engins 4x4 équipés pour le rallye Dakar débarquent sur le petit village

une arrivée des plus " discrète " qui nous fait fuir. Nous prenons la direction de Nordskali où se trouve le pont qui rejoint les deux iles. Nous y faisons les courses pour les jours qui nous restent sur les Féroé et sur le bateau puis direction Eidi. Les tomates y sont vendues à l’unité (2,95 KR la pièce).

La vallée qui passe près du Saettaratindur (882m) et rejoint Gjogv est magnifique et sauvage.



un véritable décor du seigneur des anneaux.

Le village de Gjogv est situé au bout d’une belle vallée glacière, large, en U comme nous l’avons appris à l’école


La vue sur la barrière rocheuse formant le détroit entre Eysturoy et Kalsoy, l’ile située en face, est impressionnante

Nous contemplons ce paysage grandiose. Le village est très mignon


et possède une jolie petite boutique un peu plus touristique qu’à Tjornuvik.

Le port est très étroit et plonge dans un mini-fjord aux eaux bleues marines

Malheureusement l’arrivée en fanfare d’une armada italienne de 10 CC voyageant en convois nous fait également fuir. Nous préférons la discrétion comme nos deux campeurs autostoppeurs de Tjornuvik que nous retrouvons en train de contempler comme nous le paysage

Nous reprenons la direction de Tórshavn

Nous prenons les deux tunnels et sur la route entre Hoyvik et Tórshavn, nous trouvons une déchetterie permettant de vidanger les eaux usées.

Nous finissons notre soirée à Kirkjubour

Petit village situé tout au bout d’Eysturoy et formé de superbes maisons en bois noir, fenêtres rouges et toit couvert de gazon



et de deux petites églises au bord de mer



Nous y passons la nuit. Une petite balade nous permet d’admirer pas mal d’oiseaux (cormorans, canards, huitriers) et oh surprise ! un phoque gris qui pêche et fait la joie de tous

Nous mangeons notre soupe et semoule en regardant les cormorans pêchés. Les enfants jouent un peu au football, à la guerre ou à la corde avant de nous coucher.

Mercredi 21/07

Réveil et nuit calme à l’exception d’une voiture de français qui passent à côté de nous vers 1h du matin en parlant à voix haute ! Un fourgon autrichien nous a rejoints pendant la nuit. Il nous salue d’un geste amical. Nous revoyons débarquer celle que nous avons surnommé "l’armée allemande".

Après le petit déjeuner, nous prenons la direction de Tórshavn. Béatrice prend le volant pendant que je l’a guide. Nous trouvons de la place pour notre attelage juste à côté d’une grande église moderne au toit très pointue et assez élégante

Un magnifique Christ en bronze y accueille les visiteurs

Nous descendons vers le centre-ville



Nous arrivons vers le port ou le soleil qui nous gâte depuis quelques jours rend les couleurs des maisons encore plus saisissantes sur le petit port de pêche.






Nous visitons le cœur de la vie politique des Féroïens, Tinganes

Avec ses maisons de bois peintes en rouge ou noire, au toit d’herbe, ces petites ruelles



la visite est très agréable

Nous découvrons même par hasard le bureau du premier ministre

Nous repartons vers l’office de tourisme pour acheter une carte postale que nous envoyons à la maison. C’est devenu maintenant une tradition de la famille

Nous retirons également quelques couronnes Féroïens dont les billets ont l’air d’avoir été peints à la main. Ils nous servirons pour quelques souvenirs.

Après le repas, nous repartons faire une petite balade dans la ville



en passant par l’agréable parc situé sur les hauteurs de la ville où la statue du marin inconnu est bizarrement surmontée d’une mouette à la Gaston un peu rieuse !

Le gasoil étant étonnamment peu chère, nous en profitons pour faire le plein avant l’embarquement (7,03KR/L soit 0,90€/L). Béatrice qui conduit s’approche trop près de la guérite pour l’enregistrement et accroche l’arrière de la caravane et arrache une partie du feu arrière

Je rafistole rapidement avec du scotch gris, véritable outil indispensable à tout bon voyageur.

Comme précédemment, les enfants et Béatrice prennent les affaires pour passer la nuit et rejoignent le bateau pendant que j’assure l’embarquement

Cette fois-ci les caravanes rentrent en dernier et sont placées à l’arrière et dans le sens inverse de la marche.

Heureuse surprise, nous sommes dans une cabine avec 6 couchettes. C’est 3 chances de moins d’avoir un ronfleur. Finalement, c’est une jeune femme dont nous n’avons jamais entendu la voix qui nous rejoints. Après l’installation, nous partons sur le pont arrière pour apprécier la vue sous le soleil de Tórshavn et des Féroé



Louis vérifie que la piscine est bien ouverte et tout le monde file sur le premier pont (en fond de cale) pour se baigner

Pierre et Louis font dans la piscine une partie endiablée de volley avec des allemands, des hollandais et des danois puis s’essayent avec plaisir au caldarium et frigidarium. Nos magiciens font un spectacle que nous regardons cette fois-ci en famille puis direction la cabine en attendant de découvrir les côtes de l'Islande attendues pour le lendemain matin.