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Récit de voyage en Grèce 2004

Je voudrais vous raconter mon voyage en Grèce mais j'hésite ; est-ce que je vous dis tout ou seulement que les bons moments ou bien que les emm.....ennuis !
Bon, allons, je vous dis tout mais en raccourci, pour ne pas vous lasser.
C'était en 2004, au mois d'avril ; oui, je fais partie de cette catégorie de français qui peuvent voyager quand ils veulent : les retraités.

Comme depuis quelques années, nous sommes partis, ma femme et moi, avec notre caravane (Adria 360 db) tractée par une xantia 1,9 TD,en compagnie d'un autre couple qui possède un camping-car. Pour passer le moins de temps possible sur le bateau, nous avions décidé de nous rendre à Brindisi où, de plus, à cette époque de l'année, nous étions sûrs de trouver facilement un embarquement même sans réserver. Je ne vous dirai pas le prix de la traversée, je ne m'en souviens plus, mais c'était tout à fait raisonnable et de plus, nous avions le bénéfice d'un retour à date ouverte.

Nous sommes donc partis de Draguignan le 26 avril et nous avons rejoint notre port d'embarquement en 2 jours . Arrivés à Brindisi vers 14h00, nous sommes allés au premier bureau venu et 30 minutes plus tard nous avions notre billet de bateau pour un départ le soir même.

L'embarquement sur le « OURANOS » s'est passé sans trop de difficulté sauf que j'ai laissé les semelles des vérins arrières sur la rampe d'accès et qu'ensuite il a fallu manœuvrer la caravane à la main faute de place.

Après une confortable nuit à bord, nous avons atteint Igoumenitsa

vers 7h00 du matin.

Débarquement et aussitôt en route vers Ioannina ; l'aspect d'Igoumenitsa nous a tout de même un peu surpris : il ne faisait pas très beau, c'est vrai, mais quand même ; des détritus, des herbes folles, des épaves de voitures, enfin pas très net tout ça.

Une fois sortis de la ville, la route était plutôt agréable ; assez large et de bonne qualité, elle nous a permis d'atteindre assez rapidement IOANNINA ; très intéressante, cette ville de 60000 habitants, pleine de boutiques de souvenirs, dotée d'une très belle citadelle et d'un riche musée byzantin , conserve l'empreinte d'Ali Pacha

qui en avait fait la capitale d'un Etat, l'Epire, qu'il pensait pouvoir conduire à l'indépendance vis à vis de l'empire ottoman (ça s'est mal terminé pour lui). De plus, les côtelettes d'agneau

de la « taverna to Manteio » (recommandé par le Routard) sont remarquables, même si l'accueil n'est pas des plus chaleureux. Sur ce dernier point, d'ailleurs, c'est une remarque que nous nous ferons souvent tout au long du voyage ; nous avons eu le sentiment que les Grecs considéraient les touristes comme un mal nécessaire et qu'ils n'éprouvaient pas le besoin de nous manifester plus de sympathie que nécessaire. J'ajoute que, au cours de la visite de Ioannina, et les grecs n'y étaient pour rien, nous avons eu droit à une averse de pluie du genre dont on se souvient !Dans l'après midi, nous reprenons la route vers l'est, en direction des Météores ; la route serpente dans la montagne et nous franchissons le col de Kettara, à 1600 mètres d'altitude, dans le brouillard avec quelques traces de neige. Peu après, nous faisons halte pour la nuit sur un terrain proche d'un restaurant, fermé en cette saison, où il y a un poste d'eau ; par la suite, nous constaterons en plusieurs endroits, sauf plus au sud, qu'il n'est pas rare de trouver ainsi des fontaines.

Le lendemain, beau temps, nous arrivons aux Météores

dans la matinée et nous passons une grande partie de la journée sur ce site remarquable avec ces chaos rocheux et ces monastères construits au sommet de pitons escarpés ; la visite des monastères

est très intéressante, les popes très accueillants

sauf que ces dames doivent cacher tout ce qui pourrait troubler leur méditation ; alors à l'entrée, on leur distribue des jupes et autres oripeaux ; pour ces moines,

la femme c'est le diable (ils n'ont peut-être pas tout à fait tort...).

En fin d'après-midi, nous nous dirigeons vers la mer et à proximité de Plaka Litochoro nous nous posons pour la nuit sur un magnifique terrain surplombant les flots de quelques mètres ; le pied, quoi...

Le lendemain, nous laissons la caravane et le camping-car de nos amis sur un parking de Litochoro, petite ville sans intérêt, et nous partons avec la Xantia vers le Mont-Olympe ; la route d'abord asphaltée puis empierrée s'arrête à 1100 mètres d'altitude, au lieu-dit Priona ;

nous marchons un peu dans la montagne jusqu'au début des névés, mais nous n'avons pas le temps de faire la randonnée jusqu'au sommet de l'Olympe ; c'est une rando qu'il faut faire sur 2 jours. Le site est superbe ; dans cette forêt de pins et de hêtres le torrent dévale la montagne en cascades avec par moment des espèces de geysers : l'eau s'engouffre dans des trous de rocher et ressort sous pression par d'autres trous.

Nous revenons à Litochoro et puis, route vers Larisa et Volos que nous traversons sans difficulté ; ce sont des villes assez importantes mais sans réel intérêt touristique ; c'est dans cette région que nous prenons conscience d'une curieuse façon de circuler ; les routes sont généralement des chaussées à 2 voies avec des bas-côtés plutôt larges et les locaux ont l'habitude de rouler sur ces bas-côtés comme sur des voies supplémentaires et il est souhaitable de se conformer à cette pratique pour éviter de se faire eng....Ce système fonctionne mais il vaut mieux rester attentif parce que de temps en temps il y des rétrécissements qui obligent à revenir dare-dare sur la voie normale. Ah oui, il y a aussi les panneaux de signalisation qui sont écrits en alphabet latin et en cyrillique et ça, c'est pas triste ! et plus tard, dans le Péloponnèse, nous aurons, de plus en plus, seulement le cyrillique.

Nous passons la nuit au camping Sikia ; les pieds dans l'eau, merveilleux...La route continue : Affisos en bord de mer puis nous traversons la péninsule à travers la forêt où nous pouvons acheter du miel et des produits locaux à base de châtaignes ; le vendeur, un paysan du coin,

a de quoi faire peur ; noir de peau, les cheveux abondants et hirsutes... mais d'une gentillesse et d'une amabilité remarquables.

Ensuite nous rejoignons Agros Ioannis, puis de nouveau Volos et là, direction le sud vers les Thermopyles où nous passerons la nuit sur un immense terrain vague très agréable, plat, coupé de buissons avec, dans le fond, une espèce de cascade d'une eau peu engageante, avec une odeur un peu forte et des couleurs bizarres ; mais nous campons suffisamment loin pour ne pas en être gêné. A noter que lorsque nous nous sommes arrivés, il y avait là 2 agents de police à qui nous avons demandé si nous pouvions nous installer pour la nuit et qui nous ont répondu que cela ne posait aucun problème.

Avant de repartir, le lendemain, nous traversons la route, pour aller visiter le monument à Léonidas

( ce n'est pas l'inventeur des chocolats) qui était de Sparte et combattit les Perses en défendant le défilé des Thermopyles.(et cela n'a rien à voir, ni avec wonder, ni avec les bouteilles qui gardent le café chaud )

L'étape suivante sera Delphes ;

nous y parvenons par une très belle route qui franchit le massif à l'ouest du mont Parnasse.

Delphes est une jolie petite ville, haut lieu de la mythologie grecque, où flotte toujours l'ombre d'Apollon

et d'autres divinités. Les sites archéologiques nombreux, semés dans un paysage absolument remarquable, sont à même de satisfaire tous les amateurs de vieilles pierres et aussi les autres. On y voit notamment, dans le temple d'Apollon, le lieu où officiait la fameuse Pythie et le système de galerie secrète qui lui permettait d'apparaître pour donner ses oracles (plus original que notre TV pour embobiner les foules) . Delphes a la particularité de présenter ses richesses en français, contrairement à la plupart des autres sites touristiques où il vaut mieux savoir lire le mandarin ou le yiddish que la langue de Molière. Pourquoi cette différence ? tout simplement parce que c'est la France qui a financé les recherches ! A Delphes, comme partout où il y a des sites touristiques, nous avons vu débarquer de pleins cars d'appareils-photo cachant des armées de petits japonais (et naises) ...étonnant !

Nous reprenons la route vers Arachova,

la ville des tapis ; à ne pas manquer parce que les œuvres de ces artisans sont exceptionnelles, mais pas données.

Nous passons la nuit au bord de la route qui conduit à Athènes ; nous sommes entourés de montagnes et il fait beau. Nous revenons à Delphes pour terminer la visite, on ne s'en lasse pas, et l'après-midi, direction Athènes ; après pas mal d'aller et retour, nous finissons par trouver le camping de Kifissia ;

il est parfaitement signalé à condition d'arriver par la route où il y a les panneaux ; ceux qui arrivent par une autre voie se dém...ils poussent même le luxe jusqu'à donner aux clients un plan sur lequel le Nord est en bas ! enfin...

L'accueil est quand même sympathique, on y parle français, c'est calme et un peu cher. Nous sommes dans une banlieue à une bonne vingtaine de kilomètres d'Athènes mais avec le bus et le métro on est rapidement en ville.

Athènes était à cette époque en pleine préparation des Jeux Olympiques ; il y avait des chantiers partout, le stade et ses abords, le village olympique, les routes, etc... et à voir la vitesse à laquelle allaient les choses, on se disait : ils ne seront pas prêts... et ils n'ont pas été tout à fait prêts !

Athènes, c'est, bien sûr, des hectares de sites archéologiques

qu'il faut visiter au moins une fois dans sa vie, mais c'est aussi une très grande ville très polluée ; le ciel bleu, ils ne le connaissent plus depuis longtemps. C'est aussi la Capitale avec le cérémonial

qui s'y attache et notamment la relève de la Garde devant le palais gouvernemental, avec ces curieux soldats en jupette, les evzones. C'est encore la vieille ville et le quartier de Plaka

où il fait bon traîner : boutiques de toutes sortes,avec évidemment de l'ouzo dans des bouteilles de divers formats, terrasses des restaurants, musiciens ambulants... ; sans oublier les musées dont notamment le musée Benakis qu'il faut absolument visiter.

Petite note sur l'ouzo : c'est la boisson grecque par excellence : anisée, alcoolisée, à boire glacée, le matin, le midi, le soir, au goûter, avec ou sans amuse-gueule...quand et comme vous voulez, quoi ....

2 jours sont à peine suffisants pour avoir une idée des richesses de cette ville, il faudrait des mois...

le 6 mai, nous sortons d'Athènes, non sans mal : 1 heure sur le périf... au milieu des camions, des autobus, des grues ! enfin, nous atteignons Corinthe et son fameux canal ;

surprenante cette énorme tranchée taillée dans la roche ; les bateaux qui transitent ressemblent à des jouets.

Nous sommes maintenant dans le Péloponnèse, route vers Epidaure. Nous nous installons pour la nuit sur l'immense parking, vide en cette saison et à cette heure, à proximité du site archéologique, sous les arbres. Au petit matin, branle-bas de combat : les nombreux ouvriers qui travaillent sur le site et qui cherchent l'ombre pour garer leurs voitures sont en train de nous bloquer gentiment et sans complexes ; nous devons très vite changer d'emplacement et tout rentre dans l'ordre. Visite du fameux théâtre,

essai de l'acoustique exceptionnelle dans ce lieu, visite du musée et, en voiture pour Mycènes où de nouveau nous pouvons passer la nuit sue la parking mais où nous ne sommes pas seuls ; Mycènes,

ce sont encore de vieilles pierres mais c'est tout autre chose : cette forteresse antique bâtie de blocs cyclopéens est vraiment impressionnante, le musée, remarquable lui aussi avec notamment le masque en or

d'Agamemnon (se non è vero, è ben trovato), les tombes à tholos

avec là encore des pavés de belle taille ; après Mycènes c'est Nauplie que nous atteignons ;

comme souvent en Grèce, cette petite ville, lovée au bord du golfe d'Argolide, maintenant rentrée dans le rang, peut s'enorgueillir d'un passé prestigieux. Nous avons du mal à arracher nos femmes aux nombreuses boutiques qui offrent vêtements, bijoux, colifichets, souvenirs...l'étape suivante, c'est Mystras, avec ses chapelles byzantines et sa forteresse médiévale construite par Guillaume de Villehardouin ; du parking où nous passons la nuit nous avons une vue imprenable sur la plaine de Sparte, d'où était originaire Léonidas, vous vous souvenez ?

Nous continuons notre route vers Gythion où nous trouvons un bon camping ; sur le port, les poulpes sèchent sur des espèces d'étendoirs avant d'aller se faire cuire dans les casseroles des restaurants ; c'est assez curieux. Nous dînons de fruits de mer et de mollusques dans un restaurant signalé par le Routard mais dont j'ai oublié le nom ; excellent, patron sympathique qui a fait un peu de charme à ma femme... qu'y faire ?

On n'a pas pu, faute de temps, visiter tout le Magne,

c'est dommage parce que les paysages y sont très beaux ; la route, serpente dans des paysages sauvages et grandioses mais la signalisation n'est pas toujours très présente et il vaut mieux maîtriser la marche arrière.

Puis nous atteignons Kalamata.

Là, je me suis mis en rogne.

Avant le départ de France, pensant que je ne trouverais peut-être pas partout des distributeurs d'argent, je m'étais muni, à La Poste, de chèques de voyage libellés en euros que j'étais censé pouvoir échanger partout et notamment en zone euro ; effectivement, à Epidaure, dans un bureau de poste temporaire installé sur le parking dans une espèce de baraque de chantier, j'avais pu, sans problème, échanger un traveller. Avant d'arriver à Kalamata, dans une petite localité, au bureau de poste, on m'a regardé comme un extraterrestre quand j'ai demandé à échanger un chèque ; je me suis dit, c'est une petite ville, la civilisation n'est pas encore tout à fait arrivée ici, mais à Kalamata, ville de presque 50000 habitants, il n'y aura pas de problèmes ; tu parles, il a fallu que je fasse 8 banques dont l'agence locale de la Banque de Grèce, pour enfin trouver un établissement, un peu notre Crédit Agricole, où on a accepté mes travellers ; impensable ...

En longeant la mer nous remontons vers le Nord et nous arrivons à Olympie. Là, c'est le pays de Zeus et d'Hera (ils étaient frère et sœur en même temps que mari et femme). Le site archéologique est immense, tout est à voir ; là aussi, il faudrait passer plusieurs semaines pour arriver à tout assimiler : temples, stades, bains, statues, musée... on n'en finirait pas.

Maintenant, nous sommes sur le chemin du retour et nous devons franchir le détroit de Corinthe, à Patras (on devrait dire patatras). Le pont

qui relie maintenant le Péloponnèse à la Grèce continentale était en cours de finition et la traversée se faisait encore par ferry.

Alors là, un vrai poème ; jamais vu une pagaille pareille ; l'aire portuaire était un immense terrain vague, avec des camions partout, des voitures dans tous les sens ; pas un panneau indicateur, pas un képi à l'horizon, un bureau de renseignement délabré, désert et vide, rien qui indique où acheter un billet et comment prendre la file d'embarquement. Par chance, je vois une plaque française et le monsieur qui la conduisait était un voyageur de commerce qui connaissait bien l'endroit et m'a donné les informations nécessaires ; à partir de là, il a suffi de jouer des coudes, du volant et un peu du klaxon, de prendre quelques risques pour arriver à se faufiler dans la colonne de véhicules candidats à la traversée ; coincé entre une citerne, une bétaillère chargée de cochons et je ne sais plus quoi encore, il n'a fallu que quelques heures pour embarquer. La traversée, elle-même n'a pas duré longtemps et débarquement en marche arrière sans problème : je me suis voté des félicitations.

Après, rapidement mais en faisant tout de même un crochet par le joli petit village de Parga en bord de mer, nous avons rejoint Igoumenitsa ; l'obtention des billets retour s'est faite sans difficulté ; il faut préciser que mon ami, qui parle anglais, avait téléphoné la veille pour nous annoncer.

Et le 14 nous reprenions pied à Brindisi, heureux d'être allé nous faire voir chez les Grecs.