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Les péripéties entre Genève et la Savoie

Bien qu'entrée dans l'histoire en 58 avant Jésus-Christ dans les Commentaires de César sur la Guerre des Gaules, Genève n'acquiert une importance européenne qu'à partir du XVIe siècle. Toutefois l'agglomération du bout du lac devient le siège d'un évêché dès la christianisation de sa région. Les évêques soutiennent leur cité dans sa lutte pour l'indépendance.

Ils en font au XIIe siècle une ville d'empire ce qui lui assure pour un temps l'indépendance politique en la mettant à l'abri des problèmes dynastiques : l'Empereur germanique, maître suprême de Genève, a délégué ses pouvoirs au Prince-évêque qui exerce ainsi un pouvoir temporel et spirituel sur la cité. De ce temps datent ses armoiries : le demi-aigle impérial et la clef du Prince-évêque. Peu à peu, la communauté genevoise prend conscience d'elle-même et ses évêques lui reconnaissent des droits, les Franchises.

Mais en 1285, le comte de Savoie Amédée V a achevé la conquête du Pays de Vaud, il se tourne vers Genève pour lui porter une première attaque. A l'issue d'un siège de 14 mois, il pénètre dans le château de l'Ile, et les autres défenses de la ville cèdent. La ville continue à se développer cependant sous la triple autorité du Prince-évêque, du Conseil de la Commune (les bourgeois) et du gouverneur savoyard, le Vidomme. Je souligne quand même que pendant 300 ans au moins, un jeu trouble se met en place : Prince-évêque et bourgeois contre le Vidomme, Prince-évêque et Vidomme contre les bourgeois, bourgeois et Vidomme contre le prince-évêque, toutes les combinaisons politiques se succèdent, avec leur lot de massacres et d'exécutions dans chaque camp.

En 1416, l'Empereur érige la Savoie en duché, le comte Amédée VIII devient Duc. 23 ans après, il est élu Pape sous le nom de Félix V, mais non-reconnu par l'ensemble des chrétiens, il abdique 10 ans plus tard, obtient l'évêché de Genève et s'y retire. Il y vit presque emmuré car il n'est pas aimé de la population.

La Savoie est gouvernée par Louis et Anne de Chypre, leur règne est marqué par l'insubordination des grands féodaux et par l'esprit indépendant des Genevois. A cette époque, les foires de Genève deviennent un évènement commercial important, attirant aussi bien les Français que les Confédérés. A la fin du XVe et lors de XVIe siècle, la Maison de Savoie prend la prépondérance politique dans la région. Yolande de Savoie, puis Charles III ont des visées sur la cité de Genève, d'importance stratégique considérable par sa position en bout de lac et son pont sur le Rhône. Charles III aimerait bien en faire sa capitale du nord des Alpes. L'indépendance de la ville semble bien compromise lorsque le Duc parvient à faire nommer Prince-évêque de Genève l'un de ses partisans. Mais la Confédération suisse, comprenant la position stratégique de Genève pour elle-même, propose la signature de traités de combourgeoisie avec Berne et Fribourg, puis avec Zurich, dans le but de contrer les projets du Duc et de conserver cette ouverture commerciale vers la France.



Berne, gagné aux idées nouvelles de la Réforme, apporte non seulement le secours de ses troupes, mais envoie aussi ses ministres de l'Évangile et Genève sera pour un temps le théâtre d'affrontements entre épiscopaux partisans du Duc (les Mammelus) et les réformés partisans des Suisses (les eidguenots - de Eidgenossenschaft = Confédération). Se sentant menacée, à la merci d'un coup de force des troupes de Savoie, la ville prend la décision de raser ses faubourgs en 1530, à l'exception de celui de Saint-Gervais défendant l'extrémité rive droite du pont sur le Rhône.

En 1536, sous l'impulsion de Jean Calvin et le regard approbateur de Berne, le Conseil Général de Genève adopte la Réforme, le Prince-évêque Pierre de la Baume est déchu de sa souveraineté et mis à la porte de la ville. Charles III l'accueille à Annecy, mais les Bernois, aidé des Français, envahissent le Chablais et le Genevois, puis la Savoie qui est démembrée, le Duc et sa cour sont en fuite, les armées françaises s'installent en Savoie pour 23 ans.

En 1559, le traité du Cateau-Cambrésis puis celui de Lausanne restituent la Savoie au Duc Emmanuel-Philibert. En 1580, Charles-Emmanuel Ier devient Duc de Savoie. Il est influencé par le Pape Sixte-Quint qui prêche "les aventures formidables pour la foi" et souhaite voir Alger reconquise sur les Maures, l'Angleterre envahie, vaincue et ramenée dans la giron de l'église et enfin Genève reprise. Si Charles-Emmanuel a des vues précises sur Genève, il vise aussi le trône de France ! Aussi, et bien qu'une nouvelle paix a été conclue par le traité de Vervins, le roi de France Henri IV occupe la Bresse et envoie une armée s'infiltrer prudemment dans le Pays de Gex : elle stoppera son avance à petite distance de Genève, à Châtillon-en-Michaille. Cependant, tous les Genevois croient la paix conclue et relâchent petit à petit l'état d'alerte. La cité est une démocratie, organisée par Calvin en république réformée. Il est mort en 1564, mais Théodore de Bèze, le recteur de l'Académie, poursuit son œuvre. Administrée par les quatre Magnifiques Seigneurs Syndics, elle connait des difficultés, la peste et l'afflux d'immigrants chassés de leur pays par les persécutions religieuses et qu'il faut héberger et intégrer.




Théodore de Bèze et Charles-Emmanuel

En 1601, le traité de Lyon rend au Duc de Savoie la possession de ses terres autour de Genève. La tension remonte. On apprend par les Français que le lieutenant-général du Duc, le seigneur d'Albigny, prépare la conquête de la ville. Les Genevois renforcent la garde, tendent des chaînes en travers des rues la nuit et envoient des patrouilles dans les campagnes. Du côté savoyard, on isole la ville par un blocus commercial, on ramène de force les populations avoisinantes au catholicisme, et d'Albigny lui-même vient en fin d'année et de nuit, mesurer les dimensions des fossés de la ville.

On tente de part et d'autre de ne pas rompre le dialogue : Genève veut pouvoir "sentir" au mieux l'évolution de la politique du Duc, et ce dernier ne veut pas alerter les troupes françaises toutes proches. Pendant toute l'année 1602 se succèdent nombre de tractations diplomatiques. D'Albigny essaie de pousser le Duc à l'action, mais ce dernier, qui ne veut pas agir seul, tente d'obtenir l'appui de l'Espagne et du Pape pour ses projets contre Genève, mais ceux-ci n'oseront jamais l'aider par crainte d'un conflit avec le roi de France. Au cours de cette année, les Savoyards regroupent une avant-garde en pays genevois et plus en retrait, des troupes à Saint-Pierre d'Albigny, la Roche-sur-Foron, Cugy, Reignier, Saint-Genix-d'Aoste. Ce sont des Espagnols, des Napolitains, quelques Français, tous anciens Ligueurs, mais peu de Savoyards. Les chefs de guerre tiennent leur quartier-général à Bonne-sur-Menoge. D'Albigny passe notamment commande de 150 arquebuses et 30 à 70 (les chiffres divergent) échelles démontables. Entretemps, le Président de la ville de Chambéry, Rochette, est envoyé à Genève pour exposer les bonnes intentions du Duc et préparer les Syndics à des pourparlers de paix. L'état d'alerte constant se relâche, M. de Villars, le chef de la garde, est même envoyé en congé ! Les conditions atmosphériques de ce mois de décembre 1602 sont bonnes : après de fortes pluies, le temps est froid mais sec et sans neige.

D'Albigny prévoit d'attaquer la nuit la plus longue de l'année, soit celle du 21 au 22 décembre, qui correspond, pour les Genevois, à la nuit du 11 au 12 puisqu'ils n'ont pas adopté le nouveau calendrier grégorien. Dès le vendredi 10, une compagnie savoyarde débouche par la vallée de l'Arve en pays genevois. Personne n'y fait attention : chacun est habitué maintenant à voir des troupes faire mouvement sans qu'il s'ensuive le moindre combat...

Le dispositif de d'Albigny est prêt. Charles-Emmanuel, venu de Turin, assiste en personne au dernier conseil de guerre à Bonne, l'après-midi du samedi 11 décembre : les chefs apprennent enfin la raison du rassemblement des quelques 2000 soldats et le plan d'attaque sur Genève. A l'issue du conseil, les commandants d'unités emmènent leurs troupes au pont d'Etrembières, pour suivre le cours de l'Arve et déboucher sur la plaine de Plainpalais où l'avant-garde doit leur ouvrir les portes de la ville.

Détail révélateur : les archives de la Compagnie des Pasteurs (dans la Genève réformée, ces messieurs sont des gens importants ! Ils ont soigneusement consigné au fil des siècles leurs sujets de préoccupation) révèlent l'insouciance de la ville vis-à-vis de la Savoie. Les délibérations des ministres de la religion protestante, ce même samedi après-midi 11 décembre, à quelques heures de l'invasion ennemie, portent sur les difficultés qu'éprouvent les imprimeries genevoises à se procurer du papier ! Les pasteurs s'inquiètent notamment de l'augmentation des prix et de la complexité de faire venir cette marchandise des pays de Loire. Ils proposent d'inciter la population à récupérer les tissus usagés (d'origine principalement végétale à l'époque) pour lancer une production locale de pâte à papier.

A Genève, on dit : "les Savoyards ne sont pas des oiseaux : on les verra venir !". La garde n'a qu'un faible effectif et les patrouilles se tiennent à l'abri du froid dans des baraques de bois. On n'installe plus de chaînes dans les rues et les portes de la deuxième enceinte ne sont pas toutes fermées. On néglige l'avis de divers observateurs, comme Pierre Brasier qui avertit que des Genevois d'Etrembières viennent d'être arrêtés, ou d'un autre qui prétend que les Savoyards attaqueront la porte de Rive et le bastion Saint-Antoine. Enfin un cavalier qui se présente à la porte Neuve, disant que le Duc "ne veut pas de bien aux Genevois", n'est pas écouté.

C'est le capitaine Brunaulieu, le gouverneur militaire de Bonne, qui conduit les 300 hommes d'avant-garde. Leur armure est noircie, ce sont des soldats d'élite, certains sont des nobles savoyards qui n'admettent pas l'indépendance démocratique de Genève. Ces hommes d'armes ont descendu le long de l'Arve, puis remonté le Rhône pour que le bruit de l'eau couvre celui de leur marche. Ils se regroupent à la Coulouvrenière, ouvrage de défense que les Genevois n'ont pas jugés bon d'armer. Ils parviennent sous la muraille de 7 mètres de haut de la Corraterie.

Dans la ville endormie, personne ne se doute de rien. On comble la partie la plus étroite du fossé avec des fascines, les quelques échelles sont érigées et les hommes de Brunaulieu montent sans que quiconque ne bouge. Ils explorent le glacis de la Corraterie et constatent que les chaînes de rues ne sont pas installées. Brunaulieu ordonne à ses hommes de progresser vers la porte Neuve (celle qui donne sur la plaine de Plainpalais où attendent d'Albigny et ses troupes) pour l'attaquer à revers et permettre au pétardier Picot de placer sa bombe qui l'ouvrira.



Il est plus de deux heures du matin, un grain de sable se glisse dans la mécanique offensive des Savoyards... Le garde de la Tour de la Monnaie entend du bruit et envoie un mousquetaire, François Bousezel, inspecter le parapet. Celui-ci voit bouger des ombres, il crie "Qui vive ?" et tire un coup d'arquebuse. Il tombe aussitôt, première victime de l'Escalade, sous la riposte des Savoyards, mais on a entendu le tir : l'alerte est donnée !

Brunaulieu assigne à son avant-garde cinq objectifs : les portes de la seconde enceinte (celles de la Treille, de la Tertasse et de la Monnaie), les allées traversières sous les maisons de la Corraterie et bien sûr la porte Neuve. Ce dernier groupe essuie sans trop de dommages la salve d'arquebuses des treize défenseurs de la porte qui n'ont pas le temps de recharger, et s'enfuient donc vers la deuxième enceinte pour propager l'alerte. Mais Isaac Mercier a la présence d'esprit de couper la corde retenant la herse : celle-ci s'abat lourdement et bloque définitivement l'accès au troupes du Duc. Les combats vont se succéder pour expulser les attaquants loin de la porte, elle sera perdue et reprise plusieurs fois par les défenseurs, deux Genevois mourront : Marc Cambiague et le sergent Martin Debolo. A la Tertasse, le conseiller Jean Canal, Nicolas Bogueret, l'architecte de la ville et Jean Guignet tombent aussi sous les assauts ennemis, mais la défense acharnée des Genevois contraint les Savoyards à se replier vers la porte Neuve. A la Treille, les Genevois contre-attaquent. Le capitaine Jean Vandel est tué au bas de la rue, les défenseurs sont forcés de se replier. Une seconde attaque menée depuis l'Hôtel de Ville échoue également. Une troisième attaque, avec l'aide de renforts, permet de mettre en fuite l'assaillant sur la courtine et de l'acculer à la balustrade du bastion de l'Oye.

Ce répit permet de sortir de l'Arsenal des pièces d'artillerie, entre autres les mantelets inventés par le Conseiller Michel Roset : doubles arquebuses montées sur roues et garnies d'un bouclier pour les tireurs. Simultanément, des combats ont lieu à la Monnaie, dans les allées traversières de la Corraterie, et la couleuvrine du bastion de l'Oye est enfin chargée de grenaille, de tronçons de chaînes et de clous : le coup pointé correctement à fleur de muraille emporte les échelles sur lesquelles quelques assaillants en déroute commençaient à fuir. A Plainpalais, d'Albigny, prenant le coup de canon pour l'explosion de la bombe de Picot, ordonne à ses troupes de marcher sur la porte Neuve et envoie un messager au Duc, porter la nouvelle de victoire. A sa réception, Charles-Emmanuel expédie à son tour un courrier à Henri IV, lui assurant "Genève est à nous". Recevant le pli le lendemain, sans connaître encore l'issue de la bataille, le roi de France dira : "Savoie a pris Genève... bah ! il ne la gardera pas longtemps !"

La Clémence, grosse cloche de la cathédrale Saint-Pierre sonne le tocsin pour appeler les citoyens aux armes. Les troupes du faubourg Saint-Gervais, menées par le pasteur Simon Goulart contre-attaquent par les ponts de l'Ile vers la porte de la Monnaie. Le passage est étroit et sombre, les Savoyards ont beau jeu de leur barrer la route, deux Genevois tombent : Louis Bandière et Philippe Poteau. Mais ici a lieu l'évènement le plus cher à la mémoire des Genevois. La porte de la Monnaie est le lieu ou sont frappées les monnaies de la ville sous l'autorité du graveur Pierre Royaume qui habite l'étage avec sa famille. Alors que les Savoyards font échec aux soldats de Goulart, Dame Royaume lance de sa fenêtre tout ce qui lui vient sous la main, dont un fond de tonneau, des outils de fonte et une marmite d'étain, si bien que, selon le Cé qu'è lainô (le chant commémoratif de l'Escalade), un Savoyard "en tombe mort, froid et raide étendu" et il s'ensuit la victoire des défenseurs.

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Les "mantelets" de Michel Roset — La lanterne "sourde" — La Mère Royaume

D'autres attaquants ont abattu le garde Jacques Mercier à la Corraterie, et réussi à pénétrer l'allée traversière de la Maison Piaget. Abraham de Batista et Louis Gallatin sont tombés sous les coups quand Dame Piaget qui s'est barricadée à l'étage, lance sa clé de porte de derrière aux renforts genevois. Le combat se relance, la victoire est acquise mais laisse quatre autres victimes : le sergent Pierre Cabriol, le caporal Michel Monnard, Daniel Humbert, et l'arquebusier Jacques Petit.

Sur la muraille, c'est la débandade savoyarde : les attaquants en fuite privés d'échelles sautent dans les fossés : on en retrouvera au matin le cou brisé. Brunaulieu peut s'échapper, d'autres sont faits prisonniers ou bien tués. Le gros des troupes qui avancent sur la porte Neuve croise des soldats en fuite. D'Albigny se rend compte que le succès paraît impossible et se résigne au repli de ses troupes.

Certains déçus, d'autres épouvantés, les soldats fuient en désordre vers Reigner, puis Bonne ou la Roche. Le Duc est furieux, il invective d'Albigny à son retour : "Vous avez fait une belle cacade !".

Dimanche 12 décembre : on relève 54 cadavres savoyards, parmi les treize prisonniers attrapés on compte des nobles : d'Attignac, le comte de Sonnaz, de Chaffardon. Interrogés, ils sont reconnus coupables de traîtrise, de brigandage et d'assassinat (l'attaque a eu lieu en temps de paix) et condamnés au supplice de la roue. Ils finiront pendus par le bourreau, l'illustre Tabazan, puis leur tête coupée sera exposée au bastion de l'Oye pendant six mois.

Les Genevois ont aussi leurs victimes : outre les seize morts déjà cités, il y a encore deux blessés qui mourront plus tard : Jacques Billon et Girard Muzy.

Au matin, découvrant que toute une armée s'était disposée sous les murs pour attaquer, les Genevois mesurent le péril auquel ils ont échappé !

Genève est sauvée, mais reste fortement menacée. Le conseiller Savion est chargé de requérir l'aide des Bernois. Ceux-ci envoient 300 hommes stationnés en pays de Vaud, ils arriveront le mardi en bateau par le lac. Le Conseil rédige un exposé des faits qu'il envoie à Henri IV, à Berne, à Zurich et aux gouverneurs de Bresse, du Dauphiné et du Lyonnais. L'Angleterre, la Hollande et les diverses églises réformées envoient des fonds de contribution à la guerre. Les escarmouches reprennent, se multiplient, même, mais sous la pression des Suisses, de la France et du Pape, des pourparlers de paix s'ouvrent à Saint-Julien-en-Genevois au printemps 1603.

D'Albigny ne renonce pas à une nouvelle attaque et le Duc ne veut pas céder ses droits sur Genève. Toutefois, les nobles et la population considèrent que cette guerre ne leur apporte que des déboires et après de très nombreuses réunions, parfois orageuses, le traité de paix de Saint-Julien est signé le 12 juillet. Ont également exercé des pressions sur la Savoie : la Cour d'Angleterre, l'Electeur Palatin et le Duc de Wurtemberg.

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La commémoration de l'Escalade daterait déjà de 1604, par des banquets, des défilés et le chant du Cé qu'è lainô , mais la marmite de l'Escalade, en chocolat et remplie de légumes en pâte d'amandes, qui rappelle le geste salvateur de la Mère Royaume, n'apparaissent qu'au XIXe siècle. Cette marmite est présente dans tout foyer genevois au soir du 11 décembre, et est brisée à la fin du repas par les poings réunis de l'ainé et du benjamin en prononçant la phrase rituelle : "Ainsi périssent les ennemis de la République".

Genève n'aura plus à craindre les Savoyards et gardera son indépendance jusqu'à l'arrivée d'un certain général Bonaparte, mais ceci est une autre histoire !...


Ce récit s'inspire largement de ce que divers historiens ont pu écrire à propos de cet évènement épique : je les remercie vivement d'avoir publié leurs travaux. A l'exception du plan de la bataille, toutes les illustrations sont empruntées. Je remercie la Compagnie de 1602 et l'Université de Genève.